miércoles, 15 de enero de 2020

SONETOS RECORTADOS


Cuando uno lee en este blog “El soneto de Janis Rainis”, “El soneto truncado o curtal sonnet” de Gerard Manley Hopkins, “El decineto”, “El indriso” u otras formas que buscan condensar o acortar el soneto, es posible que crea que dichas tentativas sean experimentos de época reciente.
También es posible que haya quienes no se sorprendan si digo que tales ensayos ya se daban en siglos pasados.
En este trabajo que os presento os mostraré algunos ejemplos de ello y, más precisamente, los intentos llevados a cabo por algunos poetas franceses.



CLAUDE DE TAILLEMONT 
(1506-58) 

En 1556 publica un libro que consta de pequeños poemas de 12 versos en honor a una mujer que llamó “Tricarite”.
Para componer este libro, Taillemont se permite libertades con respecto a la ortodoxia de “l’École Lyonnaise” a la que pertenece. Ciertamente, se abstiene de tomar prestado de los "Tousquans" sus sonetos, ni elige los diez versos usados por su maestro Maurice Scève; por el contrario, opta por una forma fija de doce versos, isométrica y con cinco rimas, donde los ubicados en  6º y 7º posición actúan a modo de bisagra y rimando entre sí.
Los esquemas utilizados son tres:

1)     ABBAAC CDDEED

Je tiens son chef, et l’Oeil qu’à lui s’adresse
(Par signe à moi hélas! Trop évident),
L’un un Soleil, l’autre un Miroir ardent
Qui de ses Rais droit au cœur l’ardeur dresse,
Où s’amorçant, de vive couleur dresse
Un petit feu. Mais quoi ! Plus loin se perd
Ce beau Soleil, plus violent m’appert:
Son feu couvert m’enflamme et (pour sa gloire
Plus le celant) à chacun fait notoire
Qu’encor l’esprit son chaud nous rend majeur,
Comme le feu de l’absent assiégeur
Tant plus dedans lui prête de victoire.


2)   AABCCB BDDBEE

Puisse advenir qu’au combat gracieux
Qu’ai avec cette alme fille aux doux yeux
Le Ciel me soit tant bon et secourable
que, par l’effort de quelque honnêteté,
son Coeur soit pris, vaincu et arrêté
a m’être enfin quelque peu favorable!
Sans cela, quoi? Me serait désirable
D’être vainqueur de qui, seigneur de moi,
Faudrait tenir tout le mien propre en foi
Et éprouver avec toi miserable
O Arcestès! Comme au gré d’un vain coeur
Saint le vaincu donner lois au vainqueur?


3)   ABABBC CDDEDE

D’un solaire rayon, chaud descendant par l’Air,
Avec humidité d’Eau, deux fois épurée,
D’un bouffe gracieux de plus serein d’Ether,
Joint à terre du feu déjà purifiée,
Fut toute qualité si bien contemperée,
En ce vénuste corps, qu’éjoussant les yeux.
Le superficiel, l’harmonie des Cieux
Représente au dedans condigne tempérance.
Oh! Personnage élu pour mettre en apparence
Ce que Dieu n’a voulu être aux humains couvert,
Mettant telle clarté en commune évidence,
Fais que je voie ainsi le Ciel  à découvert!




JEAN DE BOYSSIERES DE MONT-FERRAND
(1555-1584)

Dentro de sus “Secondes Oeuvres Poétiques” (1578) incluye dos estrofas que denomina «septains ou demy sonets», cuyos esquemas rítmicos son ABBA ABA para una y ABBA ABB para la otra.
Como veis, conjunta lo que sería un cuarteto y un terceto del soneto.

A Monsieur

Prince heroé l’honneur des heroïques,
Plaisir des dieux coulomne des François,
Il faut pour toy une heroïque voix,
Et non des tons saphiques ny liriques,
Ou des cantiq’s divins & angeliques,
Si que le ciel, & Ronsard Vandômois
Peuvent sans plus chater tes dos delphiques.

Puis que tu es de mon vers le pere-alme
C’est bien raison que sur ton chef guerrier
Ie pose, heureux, l’entortil d’un laurier,
Et à ta dextre une enfueillee palme,
Et qu’à ton lois ie sacrifie un psalme,
Si que tu sois, & laurier & palmier,
Solemnisé de buis & d’olivier.




JEAN DE BEAUBREUIL
(Sin fechas conocidas)

Abogado y poeta nacido en Limoges, autor de una pieza teatral intitulada “La Tragédie de Regulus” (1582), ensayó reducir el soneto a sólo 10 versos repartidos de la siguiente manera: dos tercetos y dos dísticos, con esquema AAB—CCB—DE—DE.
 

Sur la bataille d’Ivry

N’attendons plus; les champs d’Ivry sont pleins
des deux partis pour en venir aux mains:
sus, il est temps de sonner la bataille.

Sonnez, clairons, sonnez vive le roy!
Aux bons endroits chamailler ie le voy;
C’est pour le bien des francois qu’il travaille.

C’est devant luy que fuyent les Wallons;
c’est luy qui veut sauver ceux de la France;

Les plus criards s’arment par les talons,
et la victoire est a luy d’asseurance.




PIERRE DE LAUDUN D’AIGALIERS (o DELAUDUN)
(1575-1629)

En su obra «Art Poétique François» (1598) se autoproclama el inventor del “demi-sonnet”, composición que constaba de un cuarteto seguido de un terceto bajo el esquema ABBA CCA, y que había empleado en su libro “La Communion du vray catholique” (1597), libro del que Joseph Dedieu dice que se trata de una obra inhallable.

Ce n’est pas un banquet de la canelle indoise
Ou du sucre enfanté d’un pays incogneu,
Ny d’ou le cher candy rarement soit venu
Ny la perle au grand prix de la Reyne Memphoize:
Ce n’est point du néctar qu’on sert aux appetits,
Ny les rares morceaux de la perse Thetis,
Ny le goust doux-coulant de la chere carnoise.


Al parecer, al autoproclamarse el inventor del “demi-sonnet” pasó por alto el ensayo de JEAN DE BOYSSIERES DE MONT-FERRAND que, aunque difiere en la distribución rítmica de sus versos, también condensa el soneto en un septeto.




FRANÇOIS MAYNARD
(1582-1646)

Este discípulo de François de Malherbe se destacó por un afán de búsquedas formales que lo llevaron a nuevas combinaciones de metros.
Es una de estas búsquedas, para reducir los versos del soneto, le quita el primer cuarteto, produciendo con ello lo que Louis de Veyrières califica de soneto «acéphale» o «tronqué» (acéfalo o truncado).
El propio Veyrières señala luego que Maynard podría ser el inventor de este formato.

Contre Turgidus

Jean le Borgne, ce grand goulu,
a tout mangé son patrimoine;
et, dit-on, qu’il s’est résolu,
ou de se pendre ou d’estre moine;

Ses valets luy disent adieu,
et les Alpes n’ont point de lieu
qui soit si froid que sa cuisine.

Le Borgne est si fort indigent
qu’au matin pour payer chopine,
il a fondu son oeil d’argent.



Contre Chloé

Quel démon est-ce qui t’a mis
en ta brutale humeur de guerre?
Tu menaces toute la terre,
sans meme épargner tes amis.

Si le conseil de quelque sage
n’amortit le feu de ta rage,
on verra bien du changement.

Comte, adieu la race future;
Tu feras périr la nature
avant le jour du jugement.



A Esculanus

Alix n’a plus rien qui me touche:
J’ai fait banqueroute à ses lois.
L’ébène qui reste en sa bouche
Branle au vent même de sa voix.

Un rhume qui la persécute
L’expose tous les jours en butte
A de périlleux accidens.

Et pourtant il faut que l’on sache
Que jamais la pauvre ne crache
De crainte de cracher ses dents.







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OBRAS CONSULTADAS:



LOUIS DE VEYRIÈRES, Monographie du sonnet. Sonnettistes anciens et modernes, 1869.

MARCEL RAYMOND, L’influence de Ronsard sur la poésie française (1550-1585), Tomo I, 1927.

ALAIN CHEVRIER, G. M. Hopkins, Shakespeare & Co: Sur les formes anglaises du sonnet chez Jacques Roubaud, Agosto de 2018 (Cahiers de la Licorne).





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